Ecole suisse d'escalade

“VOLSHEBNITSA” ou les bonnes sorcières blanches du Kokshall-Too

“VOLSHEBNITSA” ou les bonnes sorcières blanches du Kokshall-Too

Textes : 

Alan Delizée

Photos : 

Alan Delizée

L’état d’urgence déclaré au Kirghizistan , Asie Centrale…

“Le Kirghizistan a lancé jeudi une opération militaire pour libérer les otages détenus par des combattants supposés islamistes. Dans le même temps, la présidence kirghize s’apprêtait à décréter la mobilisation des réservistes et instaurer l’état d’urgence dans le sud, où des combattants retiennent depuis lundi quatre japonais et un général kirghize. Des renforts kirghizes ont été acheminés jeudi vers la zone tenue par les insurgés où les forces aériennes ont effectué une série de bombardements aériens, selon l’agence russe interfax.”                          Journal Le Temps ,27 août

 

Confortablement installé dans l’avion et sirotant un petit Bordeaux, j’ai ouvert mon journal par hasard “à la bonne page”-si on peut dire. Décidément, cette expédition au  Kirghizistan ne s’annonce pas sous les meilleures auspices. “Combattants islamistes, bombardements aériens”, ce n’est pas exactement l’expédition  à laquelle je m’attendais. Qu’importe ! une fois dans les montagnes, nous aurons la paix- me dis-je- serein. Rien ne viendra aujourd’hui entamer mon optimisme dans ce voyage-exploration au fin fond du Kokshall-Too.

 

Kokshall-Too, “Terra Incognita “

L’ouverture des chaînes montagneuses d’Asie Centrale aux grimpeurs de l’Ouest a été un des plus excitant développement de l’alpinisme contemporain. Le Kirghizistan est en train de devenir une Mecque de l’alpinisme car il offre des ascensions de type alpin très accessibles mais également des chaînes de montagnes inexplorées aux dramatiques sommets vierges.

Les montagnes du Tien Shan relient le nord du Karakorum à l’Hindu Kush. Cette chaîne se déroule sur plus de 1500 kilomètres et traverse la frontière Kirghizistan – Chine.

La chaîne du Kokshall-Too s’étend sur 400 kilomètres sur cette frontière. C’est une des dernières chaînes inexplorées du Tien Shan. Les sommets montent jusqu’à 5982 mètres (Dankov Peak), 17 sommets atteignent plus de 5000 mètres et environ 60 de 4000 à 5000. La plupart, dont 11 sont plus haut que 5000 mètres sont vierges.

La différence entre le haut-plateau et le point le plus haut est de 1800 mètres. On y trouve des “Big Wall” tels que le “Soldat Rouge” (Kizil Asker) dont le mur s’élève d’un jet sur 1200 mètres de haut. Les différentes voies sont en glace/neige, mixte ou rocher. Le rocher est composé de granit rouge ou gris et constitue un terrain idéal pour l’alpinisme. Le climat est très sévère et même en été, la température ne monte pas au dessus de 0°C. Juillet, août et septembre sont les périodes les plus stables au niveau météo. Cette région est très isolée et rarement parcourue. Elle constitue une aubaine pour les alpinistes de l’ouest en mal de “Terra Incognita”.

 

28 août, retrouvailles avec Vladimir autour d’une bouteille de Grappa

Arrivée à Almaty (Kazakhstan) à neuf heures, heure locale. Le temps est très lourd, la chaleur asphyxiante. “Dans le bus qui va nous transférer vers Bishkek, nous allons transpirer comme lard au soleil”- me dis-je alors. En nous dirigeant vers le véhicule, un kazakh malveillant nous a bloqué l’accès à la route où est garé le bus. Impossible de passer avec nos chariots. Le ton monte rapidement .

“ Pourquoi fais-tu cela “- lui demande notre interprète.

“Pour travailler”- lui réplique-t-il

“Comme ça, ils ne peuvent plus rouler avec leur chariot, et ils doivent utiliser des porteurs jusqu’au bus”.

Nous prêtons à ce petit jeu de bonne guerre. Dans la lancée, un des porteurs parvient à crocher une sangle des sacs dans le pare-choc d’une “traban”, voiture symbole d’ex-URSS qui passe dans le coin. Hurlements, bagarre … un jour comme les autres en Asie Centrale.

Nous rejoignons Bishkek, la capitale du Kirghizistan. Là-bas, Vladimir Komissarov nous attend et fête notre arrivée autour d’une bouteille de Vodka. Grand amateur de Grappa, je lui offre une bouteille que j’ai achetée à Gressoney dans le Val d’Aoste. Il est enchanté et la fête continue de plus belle.

 

Une expédition  internationale

Le leader de l’équipe est Pat Littlejohn, 48 ans, vétéran aux milliers de premières,   dont la dernière, au Taweche 6545 mètres en  Himalaya avec Mick Fawler. Une pléthore de nouvelles voies et sommets au Pakistan, Indes, Népal … Une motivation à toute épreuve, un style inimitable.

Vladimir Kommisarov de Bishkek, géologue, guide, a parcouru presque tous les sommets de l’ex-URSS.

Alan Delizée, guide et photographe à Leysin en est à son troisième voyage au Kirghizistan.

Le médecin, Jane Whitmore est une grande habituée de la région. Elle a eu la chance de pouvoir visiter les grands murs de Karavshin dans le Pamir, il y a 3 ans. Docteur au National Health Service, elle travaille dans une clinique à Southport.

Le reste de l’équipe est composé de Richard Smith, père de famille, deux enfants, qui a beaucoup grimpé dans le massif du Mt Blanc. Jo da Silva, grande voyageuse et grimpeuse surtout en Ecosse, Ben Nevis et Glencow. Ingrid Crossland a fait plusieurs expéditions notamment au Mera Peak, Island Peak, Khan Tengri et travaille comme guide de trek pour diverses agences. Alan Dunworth de Aberdeen en Ecosse et Chris Clark, manager d’un centre de danse de valse, fox-trot, quickstep, tango. Grand connaisseur du Zimbabwe.

 

Un mouton s’agite  dans la cabine du camion, au Kirghizistan, le liophylisé, ça n’existe pas

1 septembre

Réveil à huit heures à l’hôtel ex-soviétique “Issykul”, nous allons partir pour un long voyage pour le Kokshall-Too. Première étape : Naryn, dans le sud du pays où nous partons avec un camion de l’ancienne armée soviétique de type “Oural” avec six roues motrices. C’est l’unique véhicule pouvant franchir les hauts-plateaux en pleine  steppe hors des pistes. Le conducteur peut modifier à dessein la gonflage des pneus tout en roulant pour bénéficier de basse pression dans des terrains particulièrement mou.  Nous sommes très chargés et cela devient presque une expédition lourde. Sur le toit de “l’Oural”, notre chargement fait plier la tôle et nous sommes obligés d’installer une poutre de bois verticale à l’intérieur de la cabine afin de renforcer la superstructure pour ne pas que le chargement s’écroule sur nos têtes le premier nid de poule venu.

Il faut dire que rien n’est laissé au hasard, notre chargement est composé d’une yourte complète servant de tente principale pour le camp de base, une tente-cuisine de l’ex-armée soviétique, un demi tonneau forgé servant de fourneau, une table pour l’intérieur de la yourte, deux bonbonnes de gaz de taille moyenne, et quatre grandes bonbonnes, six coffres en bois contenant tous les ustensiles de cuisine tels que becs à gaz, casseroles, poëles, théière, services, une quantité de bois ramassé sur la piste,  principalement des poteaux électriques qui n’ont pas resisté aux forts vents qui balaient ces haut-plateaux. Avec ça, il y a des haches, scies, pelles, station radio, une antenne de huit mètre de haut, des radios portables mais très lourdes, un réservoir de kérosène supplémentaire installé au fond du camion derrière nos fesses (carburant utilisé pour le camion), douze tentes pour le camp de base et cinq pour le CB avancé, le matériel personnel et technique des alpinistes, un mouton qui s’agite dans la cabine du camion  (baptisé “Mary” par toute l’équipe durant le voyage), des caisses de nourriture pour un mois, de la bière, une dizaine de bouteilles de vodka, des “arbouss” et “ko-on”, sortes de pastèques et melon locaux, au Kirghizistan, les liophylisés, cela n’existe pas.

 

Le col du Kinda-pass nous ouvre les portes du Kokshall-Too

Quinze heures trente, nous venons de nous arrêter dans un village. Sacha, un de nos compagnons porteur-alpiniste, nous propose de manger un morceau, ici, il y a du poisson frais- nous dit-il. Presque tous les membres de l’expédition ont été intoxiqués au début du voyage et on peut lire une certaine réticence et un manque d’enthousiasme sur les visages blêmes. En se mettant sur le bas-côté, à la recherche du poisson frais, le camion ou plutôt sont chargement emporte avec lui une ligne électrique. Cris, bruits, tout le monde dans le village accourt vers la ligne détruite. Il y a là  des petits enfants perplexes, des femmes qui hurlent dans leur belle jupe fleurie et colorée,  des hommes qui parlementent avec le chauffeur. Ils dégagent les lignes électriques pendant qu’un berger affairé sous le capot de sa voiture, répare son moteur  -on dirait que c’est l’activité principale en Asie Centrale-alors que deux moutons (les cousins à Mary ?), s’agitent au fond du coffre en attendant d’être vendu au bazar.

Après avoir traversé les grandes plaines fertiles du Kotchkorka, nous roulons en direction du premier col à franchir : le Dollon Pass qui se situe à plus de 3000 mètres et permet l’accès au sud du pays, la région de Naryn. De là nous franchissons le Kassybell Pass puis en laissant la chaîne montagneuse At-Bashi sur la droite, nous dirigeons vers la région d’Ak-Su, puis le Kinda-Pass qui nous ouvre le portes du Kokshall-Too.

 

Arrivée au pied du glacier Kotur (Ototash)

Nous arrivons sur un terrain plat au pied du glacier Kotur (Ototash). Derrière la moraine, toute l’équipe s’occupe du déchargement du camion. Les russes installent la cuisine et la yourte alors que nous nous occupons des tentes du camp. Nous nous familiarisons avec l’endroit qui sera notre port d’attache durant un mois. Un vestige de l’ expédition précédente gît sur le sol gelé : c’est un petit bol un aluminium. Une équipe anglaise mené par Pat Littlejohn est en effet venu l’année passée explorer ce bassin : sans grand succès. Elle a rencontrée de très mauvaises conditions, la neige n’a pas cesser de tomber durant un mois, plus d’un mètre cinquante se sont accumulés au camp de base. Complètement bloqués par la neige et la boue, cette équipe a eu toutes les peines du monde à s’extirper du haut plateau avec les camions pour rentrer.

Nous touchons du bois car pour l’instant le ciel est d’un bleu roi et le terrain complètement sec, durci par le gel

 

5 septembre, au petit matin

Pat a entendu cette nuit un animal vers la tente, il doit s’agir d’une perdrix des neiges. Notre camp de base est situé à 4000 mètres d’altitude, et pas mal d’animaux vivent dans ces contrées. Des petits oiseaux blancs, gris et noirs viennent souvent nous rendre visite. Ils sont très téméraires et  traînent autour des tentes pour trouver quelques miettes de pain. L’année passée, l’expédition précédente a trouvé un crâne blanchi par le soleil d’un mouton de Marco Polo aux environs du camp. Cette année encore Jane fera cette extraordinaire découverte durant un trek . C’est un animal de grande taille, ressemblant à un mouflon, que l’on trouve sur les haut-plateaux du Kirghizistan. Il fait la convoitise des chasseurs du monde entier, et,  est heureusement protégé. L’année précédente – me raconte Pat – un troupeau entier a traversé la vallée évasée du CB passant d’une crête à l’autre, très proche du camp, un spectacle absolument impressionnant.

 

Exploration à la frontière chinoise

7 septembre

La nuit est étoilée. le temps est au beau. Les bonnes sorcières blanches du Kokshall -Too sont avec nous. Nous nous réveillons dans un paysage blanchi par le froid de la nuit et  enfilons péniblement nos coques plastiques  figées par le gel. C’est le moment le plus froid, cependant le camp se met lentement en mouvement pour  aller prendre le café.Tout le monde se retrouve dans la yourte.

Après avoir déjeuné, nous chargeons nos sacs avec plaisir tant le besoin d’action se fait sentir. Chacun part avec un énorme sac pour le camp de  base avancé. Le vent souffle un peu et il fait bon frais. La trace est assez pénible et les jeunes alpinistes russes Oleg et Slava partent en premiers pour un portage. Le trajet est exténuant car terriblement monotone, lourdement chargés sous un soleil qui devient vite de plomb à mesure que la journée s’écoule, nous remontons le glacier Kotur (Ototash) désespérement plat durant une quinzaine de kilomètres. Les derniers arrivent au camp de base avancé à seize heures, les distances trompent énormément. Nous préparons le thé, aménageons les tentes, toilettes, cuisines.

A dix-sept heures, meeting pour le programme de demain. Les décisions sont prises : Pat, Richard, Jo, Vladimir et Alan iront au Pik 5156 (Pik Obzhornazy) juste au dessus du camp de base avancé. J’irais à la frontière chinoise au fond du bassin, au Pik 5140 (Pik Pyramida) avec Oleg, Slava, Richard, Ingrid et Jane.

L’ascension se passe sans trop de problème malgré une acclimatation assez difficile, cependant la vue derrière la frontière est féerique. Le massif chinois est splendide et totalement inexploré : tous les sommets sont vierges, de superbes éperons de granit découpent ces montagnes alternants avec de belles lignes de couloirs en neige et glace. Une aubaine pour l’alpiniste !

Je reste fixé à ces arrêtes qui découpent l’horizon et mon regard se surprend à imaginer des itinéraires. Après une demi heure à rêvasser au sommet, je me décide enfin à redescendre et rejoindre l’équipe.

 

Retrouverons nous les tentes ? Et dans quel état ?

Il a neigé toute la nuit au CB. La masse de neige affaisse les tentes et tout le monde a dû se battre pendant la nuit pour ne pas être submergé. A intervalles réguliers, chacun se réveille pour pousser la toile recouverte de neige. De temps en temps, une équipe se décide à sortir et dégager la tente depuis l’extérieur. Au total plus de trente centimètres sont tombés cette nuit.Le camion ne pourrait même plus partir du CB. A l’aurore, toute l’équipe se presse dans la yourte autour du feu bienfaisant, seul îlot de confort sur ce plateau balayé par le vents des steppes. Il souffle d’ailleurs très fort ce matin et pénètre par les interstices de la yourte. La température est très basse. C’est un vent que rien n’arrête, qui vous traverse le corps et vous broie le crâne. Le cook s’active sous la tente cuisine pour nous fournir les calories nécessaires pour lutter contre le froid. Les petit -déjeuners sont copieux : “du borch”, des beignets, les restes de mouton de la veille, café, marmelade… Nous mangeons avec appétit .

Les journées s’écoulent lentement et se ressemblent : partie de carte, jeux, lecture, repas, sieste. Une bouteille de vodka est toujours posé sur la table pour ceux qui auraient besoin d’un petit remontant. L’amélioration des conditions est très lente et nous commençons à tourner en rond.

Aujourd’hui, Oleg, Slava et Georges ont tentés de joindre le camp de base avancé, ils y sont parvenus avec peine : grêle, orages, vents violents les ont accompagnés. George a dû emprunter les moufles que j’avais laissé aux tentes pour ne pas se geler les extrémités. Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Le vent était tellement violent qu’une tente s’est envolée sur le glacier dispersant tout le matériel qui était à l’intérieur. Je n’ose pas imaginer l’ambiance là-haut. Retrouverons les tentes ? Et dans quel état ?

 

Pik Judith-Brian : un sommet vierge

Après une semaine, nous pouvons enfin rejoindre l’ACB et reconstruire le camp, la météo s’est remise au beau, l’ambiance est bonne et nous discutons le coup pour les différentes équipes.

Jane qui est tombé malade est restée au CB. Pat, Ingrid et Jo veulent explorer un passage donnant accès au Pik 5285, un sommet  très technique semble-t-il. Vladimir, Oleg et Slava partent pour une grande face de glace plus bas dans le bassin, je pars quant à moi avec Richard pour une traversée d’arrête prometteuse jusqu’au Pik 5050.

Pour rejoindre l’arrête nord-est du Pik 5050, nous devons grimper une face en glace qui se termine par une corniche difficile, la paroi est en glace bleue et les engins ont vraiment du mal à s’ancrer. En quelques longueurs, néanmoins, nous arrivons à atteindre la corniche qui se désagrège, pour finir, sous nos assauts répétés. Nous prenons pied sur cette fameuse arrête, et là encore la vue est sublime et nous fait découvrir, à l’est, le plus haut sommet de la chaîne montagneuse du Kokshall-Too : le Dankov Peak (5982 mètres). En face de nous, une longue arrête s’étire jusqu’au sommet entrecoupée de deux gendarmes abruptes qui semblent infranchissables. Sur l’arête, le vent a formé des corniches instables et nous progressons avec peine. La trace est pénible, il y a toujours autant de neige au Tien Shan ! Elle nous arrive jusqu’au cuisse et la progression est très lente. Les grosse tempêtes de ces dernier jours n’ont pas arrangé les choses. Après de longs efforts, nous atteignons le premier gendarme, alors que le second semble si loin, nous redescendons de l’autre côté sur du bon granit rouge puis, à nouveau, une arête interminable se profile à l’horizon. Il est dix heures et le soleil tape fort. La progression est de plus en plus difficile dans cette neige lourde et cette chaleur asphyxiante, il n’y a pas un souffle de vent. Le deuxième gendarme s’annonce moins bon que le premier. Incontournable sur ce granit vertical et sans aucuns points de faiblesse, nous sommes obligés de faire un long rappel sur un mur lisse pour prendre pied sur l’arrête sans aucune possibilité de retour en arrière. Je regarde Richard descendre. Maintenant les dés sont jetés. Nous concentrons les dernières énergies qu’il nous reste pour le sommet. Enfin, à quatorze heures vingt nous atteignons le Pik 5050 que nous baptisons sur le champ Pik Judith-Brian.

 

Volshebnista (les bonnes sorcières blanches)

Pat, Jo et Ingrid reviennent à la tombée de la nuit épuisés et dépités. Ils n’ont même pas pu atteindre l’arrête principale du Pik 5285. Les quantités de neige étaient tellement effroyables, qu’ils n’ont pu qu’atteindre le col  et reviennent la mort dans l’âme. Ils s’écroulent dans leur sac de couchage sans demander leur reste.

Après deux jours, ils décident de repartir à l’attaque du Pik 5285. En profitant du travail des jours précédents, ils arrivent à pied d’oeuvre assez tôt pour attaquer la partie mixte très technique qui mène à une arrête “knife edge” particulièrement effilée. Au total cinq longueurs de mixte délicat : des dalles recouvertes de fines couches de glace à septante degrés ainsi que des goulottes et couloirs se succèdent jusqu’à l’arrête principale. Une escalade sans protections très éprouvante nerveusement. L’ascension se poursuit le long d’une gigantesque corniche et la progression se fait en traversée avec les  piolets-ancreurs le long d’une d’une pente à plus de cinquante cinq degrés. Impossible de monter sur l’arrête tant elle est effilée.  Ils arrivent au sommet le 10 septembre en fin d’après-midi et baptisent ce sommet “Volshebnitsa”, ce qui en russe signifie : les bonnes sorcières blanches, de celle qui nous ont porté chance…

 

 

KOKSHALL-TOO, KIRGHIZISTAN PRATIQUE

 

(Article

 “VOLSHEBNITSA” ou les bonnes sorcières blanches du Kokshall-too)

 

Texte: Alan Delizée

 

ACCES

Austrian Airlines et Lufthansa, depuis toutes les grandes villes européennes jusqu’à Almaty

De Londres : vols réguliers British Airway  pour Almaty

De Genève : vols réguliers Lufthansa ou KLM pour Almaty

Holland Airlines depuis Amsterdam jusqu’à Almaty

Kyrghyzstan Airlines jusqu’à Bishkek, depuis Delhi. Francfort, Hanovre, Birmingham, Istanbul, Moscou

Turkish Airlines, depuis Istanbul pour Bishkek

 

Depuis Almaty, transfert à Bishkek en bus (1 jour). A Bishkek, nuit à l’hôtel avant le départ pour le Kokshall en camion tout-terrain. Le premier jour permet de rallier Naryn via Koktchkorka et le Dollon pass (3038 m). Puis de Naryn jusqu’au Kin Da Pass (3400 m) qui ouvre les portes du Kokshall. Le camion  permet de remonter la rivière Ak-saï jusqu’au pied du glacier Kotur, camp de base (3900 m).

 

 

FORMALITES

Un visa est nécessaire pour  le Kirghizistan, ils peut être obtenu dans les diverses ambassades en Europe. Il n’y pas d’ambassade en France, s’adresser à Bruxelles, prix FF 350.-. Pour obtenir un visa, une lettre d’invitation est demandée. Pour la plupart du pays un simple visa est suffisant, cependant, pour accéder aux zones-frontières bordant la Chine, un permis spécial est requis. Si vous restez plus de 3 jours dans le pays, n’ oubliez pas de vous déclarer au département  de la police et des enregistrements.

 

Ambassade de la République Kirghize

47, rue de l’Abbaye

B-1050 Bruxelles

tél :+32 2 640 18 68

fax :+32 2 640 01 31

 

Ambassade de la République Kirghize

26, rue Maunoir

CH-1207 Genève

tél : +41 (0)22 707 97 20

fax : +41 (0)22 707 92 21

 

 

POPULATION

En 1996   4.47 millions d’habitants , 64.4 % dans les campagnes et 35,6 % dans les villes. Les femmes composent 50.75 de la population,  44% est plus jeune que 20 ans et 8 % plus veille que 60 ans.

52.5 % sont kirghizes, 19.6 % russes, 13.1 % ouzbeks, 2.5 % ukrainiens, 1.8 % allemands, 1.6 % tatars, 0.9 % ouigours, 0.9 % dungans, 0.8 % tadjiks.

 

 

CLIMAT

Le climat va d’un type continental à presque maritime ( région du lac Issyk-Kul). L’hiver est froid, spécialement dans les régions de montagne. La température maximale est de + 44°C (station Chuiskaya), minimale est -54°C (station Ak-Saï). La quantité de précipitation maximum par année se trouve dans la région du Ferghana (1090 mm), et la plus faible à Karakol (144 mm)

 

 

GEOGRAPHIE

La surface du pays est de 198’000 km2, il s’étale sur 900 km de l’est à l’ouest et de 425 km du nord au sud. La partie nord est à la même latitude que Rome.Les frontières du Kirghizistan suivent généralement les frontières naturelles telles que rivières et chaînes de montagne de la Chine, du Tadjikistan, Kazakhstan, Ouzbékistan. On y trouve une végétation alpine et sub-alpine, des zones de steppe ainsi que des grandes forêts typiques de sapins du Tien-Shan.

 

 

METEO, PERIODE

Dans le Tien-Shan, il est coutume de dire qu’il neige tout le temps. Cependant, des périodes de beau temps peuvent succéder à des périodes relativement longues de mauvais temps. L’été qui durent de juillet à septembre est assez court, dans le Kokshall la température moyenne  est de 0°C. C’est la meilleure période pour l’alpinisme et la seule possibilité d’accès en camion tout-terrain. Attention cependant aux chutes de neige brutales qui peuvent vous bloquer pour plusieurs semaines sur les haut-plateaux.

 

 

ASSURANCE

Pour une visite au Kirghizistan, nous recommandons d’avoir une bonne assurance accident et rapatriement. Sans garanties de paiement , les compagnies de sauvetage ne seront pas en mesure d’organiser une opération de sauvetage. De plus certaines zones du Kirghizistan sont interdites aux visiteurs sans une assurance. Il est donc important d’emporter une copie de votre police avec vous.

 

 

SAUVETAGE

RTM Tien shan Ltd organise des opérations de sauvetage, de recherche et de transport dans les régions montagneuses. Elle fourni les services médicaux pendant et après les opérations de sauvetage ainsi que l’assistance et les formalités de rapatriement dans les cas urgents.

 

 

PROPOSITION DE COURSES

Les possibilités sont très nombreuses car que la chaîne montagneuse du Kokshall-Too s’étire sur près de 400 km le long de la frontière chinoise. Il est possible d’accéder aux divers bassins  et de poser le camp de base au pied des glaciers qui coulent perpendiculairement à la ligne frontière. La région du Dankov Peak (5982 m), à l’est de la chaîne,  permet de grandes ascensions classiques de toute beauté alors que la région du glacier Kotur et Kamarova réservent des  ascensions plus techniques mais plus courtes, semblables à celles que l’on trouve dans nos Alpes. Par exemple le Pic Judith-Brian (5050 m), une arête nord-est  AD neige et  rocher (en beau granit rouge)  ou Volshebnitsa (5285 m), l’arête N mixte D+, assez technique avec des passages en glace jusqu’à 70° (10 longueurs depuis le col). Pour les amateurs de face N classique, nous conseillons la chaîne des Trezubets dont  les faces sont en bonnes conditions en été.

Le bassin du glacier Mauvkina est totalement inexploré et permet la réalisation de beaux 5000 vierges. Derrière le col Kotur, en territoire chinois, il y a également de nombreuses possibilités pour des sommets vierges.

Pour les amateurs de “Big Wall”, l’ascension du Kizil Asker (“le Soldat Rouge”, 5842 m) reste un très bel objectif. De plus en plus d’alpinistes du monde entier viennent aujourd’hui affronter sa face lisse et esthétique.

( photocopies des topos des routes)

 

AVEC QUI PARTIR ?

Alan Delizée

tél 0041 79 457 23 57

www.progression-dole.ch

 

CONTACT SUR PLACE

ITMC Tien-Shan

1-A Molodaia Gvardia Street

Bishkek 720010, Kyrgyz Republic

+996 312 651221,651404

itmc@imfiko.bishkek.su

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